Site du Vivier Camelin

Ce site du vivier Camelin appelé aussi « Gamelin ou Comelin » présente plusieurs restes de vestiges.

Plan general 1923 r

Dessin du site établi en 1924

Mare : GPS : 49,32969N/ 0,94569E

Enclos coin Nord : GPS : 49,32915N/0,94592E

Entrée Fanum : GPS : 49,32728N / 0,94477E 

Une exploration du site a été faite dès 1890 par Mr de la Serre. Il fouille surtout le temple qu’il interprète à cette époque comme un lieu d’habitation.

Voici les dessins qu’il effectue sur le sujet :

Perseptive 1890 r

Fanum en perspective

Fanum 1890 r

Plan du Fanum en 1890

(Pour ceux qui souhaitent plus d’explication sur les fanums je vous renvoie sur cette page : (Les temples gallo-romains) qui vous apportera plus de détails).

Sur certains murs il découvre des restes d’enduit peints en blanc et rouge.

Le portique (l’allée centrale) qui servait de déambulatoire aux pèlerins étaient dallées avec des pierres bien appareillées.

Il trouve assez éparpillées 14 monnaies : la plus ancienne était une médaille d’Agrippa (-63 à -12 av J-C) et la plus récente était un petit bronze de Claude le gothique (règne de +268 à 270 ap J-C).

Une de ces monnaies a été intentionnellement coupée. Plusieurs explications peuvent expliquer cette coutume. Soit elle était destinée à une sépulture d’un des deux conjoints mariés et l’autre moitié de monnaie serait enseveli avec le corps du conjoint restant lors de sa mort. Soit elle servait de gages entre deux partenaires qui seront éloignés.

Il trouve aussi quelques restes de céramique en terre noire.

Près du temple il fait une découverte plus exceptionnelle. Il y a quatre squelettes sans véritable sépulture et encore armés de scramasaxes (épée courte) ou de couteaux qui semblent être morts sur place lors d’un combat et qui ont été ensevelis par les décombres du bâtiment. Les scramasaxes sont des épées souvent mérovingiennes et qui sont souvent datées entre 570 et 600 de notre ère. Ce qui permet d’estimer que la destruction du temple s’est faite pendant cette période.

Des nouvelles fouilles en 1923 ont confirmé que ce vestige était bien un temple. Cependant il avait déjà été partiellement détruit par des cantonniers qui se sont servis des vestiges pour empierrer une route forestière.

Fanum 1923 r

A cette date, comme indiqué sur le plan, il reste surtout les vestiges du perron qui a la même physionomie que celui de St Ouen de Thouberville.

Bloc du seuil r

Actuellement on peut encore voir sur place quelques pierres de ce perron.

Tuile et pierre taillee au fanum r

Et quelques morceaux de tuiles et de pierres taillées.

Sur le plan au Sud Est du fanum se trouvait une petite pièce. Je n’ai personnellement rien vu de similaire dans les environs. Le Fanum et cette petite pièce sont orientés de façon identique. Il est fort possible qu’ils aient été construits à la même époque.

 

Le vestige le plus visible encore actuellement est l’enceinte approximativement carrée qui se trouve au Nord Est du Fanum.

Talus nord r

Talus Nord de l’enceinte.

Ce supposé enclos mesure environ 90m de côté pour une hauteur de talus pouvant atteindre 2 m.

 Talus nord 1r  Angle 2r

Talus Nord                                                                         Angle Ouest

Il est possible que cette enceinte soit un enclos pour le parcage d’animaux. Un indice est le nom Camelin qui a un rapport avec le mot chèvre.

A ma connaissance les prospections à l’intérieur de cette enceinte depuis 1890 n’ont pas apporté plus de détails sur la fonction de cette enceinte.

Il est vraiment dommage qu’un engin d’exploitation forestière est traversé cette enceinte dans sa partie Est. Il faut espérer que le label de forêt d’exception puisse arrêter ce genre de détérioration.

Passage engin r

Passage d’engin a travers le talus sud de l’enceinte

 

Au nord se trouve une mare qui est dite pavée. Ce qui signifie que le fond est formé de petits cailloux enfoncés dans de l’argile qui fait office de pavage artificiel.

Mare av curage r

La mare avant curage en février 2019

Assez récemment cette mare a été curée sûrement pour qu’elle continue de servir de point d’eau aux animaux de la forêt.

 Mare ap curage  Reste de curage r

 Mare après curage                                                                       Reste de curage

Cette mare a peut-être servi de réserve à poissons d’où le nom de Vivier Camelin. Ce qui est certain c’est qu’il y a eu un déversoir de construit proche de cette mare qui est maintenant un lieu très prisé par les sangliers qui viennent s’y bauger.

Deversoir rL’enclos et la mare forme un ensemble orienté différemment du Fanum. Ce qui peut évoquer deux périodes distinctes de construction.

 

BIBLIOGRAPHIE :

Bulletin de la commission des antiquités de la Seine maritime 1890 page 357-358 et 455-461.

Les Fanas ou petits temples Gallo-romains de la région normande. Léon De Vesly page 15-16.

Notice archéologique sur les forêts du Rouvray et de la Londe. Page 15-16. Grammont cote BHM 454/8. 

Documents et notes archéologiques Deglatigny. Grammont cote BHN 352.

 

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