Le circuit de Rouen les Essarts
Quelques personnes ont sûrement encore le souvenir d’avoir vu des courses automobiles sur le circuit de Rouen les Essarts. Mais il fait maintenant définitivement parti du passé et une page dédiée à ce sujet à toute sa place sur le site.
L’automobile club de Rouen, fondé en 1923, voit l’opportunité de créer un circuit automobile à la suite de la construction d’une nouvelle route beaucoup plus roulante dans le vallon des Essarts qui relie Elbeuf à Grand Couronne. Malgré sa situation principale sur la commune d’Orival, son nom des Essarts vient du hameau de Grand Couronne proche de la ligne de départ.
Le circuit initial mesurera 5.1 kms
Le gros des travaux est à peine terminé pour l’inauguration et la première course en juillet 1950.
Mais le succès est au rendez-vous avec 100 000 spectateurs qui découvrent des bolides dévaler la descente du Nouveau Monde.
Ce circuit présente plusieurs difficultés. Car il utilise des routes d’habitude ouvertes au public avec un virage pavé en épingle et des endroits dans la forêt sans grande visibilité.
En 1950 le meilleur tour a été fait en 2min 36 soit une moyenne de plus de 117 km/h.
Dès 1951, on construit une gare à Orival sur la ligne Rouen / Serquigny pour que les spectateurs venant de Rouen arrivent presque au pied du circuit, au virage du Nouveau Monde. Il ne reste plus rien de cette gare qui a été récemment démolie.
Photo d’une course en 1953
1954 est une année faste pour le circuit, car il accueille en même temps sa première épreuve de formule 1 (qui n’existe que depuis 1950) et une épreuve du tour de France cycliste comme le montre cette affiche.
En 1955, des travaux sont engagés pour un nouveau tracé de circuit. Il sera allongé à 6.542 kms.
Cette configuration durera jusqu’en 1972 avec des aménagements de chicanes en 1971 aux virages du Grésil et du Paradis.
Le circuit accueille quatre nouveaux grands prix de formule 1 en 1957, 1962, 1964, et 1968. Ce dernier est gagné par Jacky Ickx, pilote réputé. Le meilleur tour se fait en 1 min 56 soit une moyenne de plus de 202 kms/h. Mais la course est surtout endeuillée par la mort du pilote Jo Schlesser qui meurt dans l’incendie de sa voiture. Ce drame mettra un terme définitif à la formule 1 sur ce circuit.
En 1956, une nouvelle étape du tour de France est organisée. C’est une course contre la montre comme en 1954. En 1961, c’est l’idole des français Raymond Poulidor qui y gagne le championnat de France cycliste sur route. Vu le relief vallonné de ce circuit, ces courses sont très sélectives.
La moto n’est pas en reste. Plusieurs courses y sont disputées dont des épreuves du championnat du monde en 1965. Des pilotes connus comme Michel Rougerie ou Christian Sarron sont venus exercer un jour leur talent sur ce circuit.
En 1970 la mort de 2 pilotes (Denis Dayan et Jean Luc Salomon) accidentés le même jour remet en question la sécurité du circuit.
En 1972 la bretelle de l’autoroute A13 coupe le circuit. Une nouvelle portion qui la suit permet de raccourcir le circuit à 5.543 Kms.
Mais ce nouveau tracé coupe des vestiges archéologiques connus. Ainsi, en 1971, Charles Schneider un amateur d’archéologie reconnu est missionné pour fouiller le site du Fanum du Grésil car il va être en parti traversé par la nouvelle modification du circuit . Pour plus de renseignements sur ce site archéologique je vous conseille d’aller voir la page « les temples gallo romains » (lien : Les temples gallo-romains) où ces fouilles sont évoquées.
Le circuit a moins de lignes droites, mais certains meilleurs tours se font encore à plus de 175 kms/h de moyenne.
Il y a un nouveau décès de pilote (Gerry Birrel) en 1973.
Une chicane sera ajoutée au virage des Six frères en 1974. La configuration de ce circuit restera jusqu’en 1993.
Pour des raisons de sécurité le circuit n’est plus homologué pour recevoir les courses de F2 en 1978. On continue à y concourir en F3 et pour d’autres trophées et coupes spécifiques aux constructeurs.
J’ai personnellement pu assister à des courses en 1992 et 1993.
Voici quelques photos de différentes courses organisées ces années-là.
La formule 3 qui est la course vedette de ces week-ends.
La coupe de France Renault Clio Elf
Le trophée Porsche Carrera Cup
Le Cobra Bardahi Trophy
Et d’autres courses faisant parti d’un grand prix historique
Alpha Roméo Matra ?
Mini Cooper Panhard
Le circuit ferme définitivement en 1994 et la démolition des tribunes et des stands se fait en 1999.
Un circuit de remplacement devait être réalisé à Mauquenchy dans le Pays de Bray. Mais c’est un hippodrome qui y verra le jour en remplacement de celui de Rouen les Bruyéres.
Quelques pilotes connus sont venus courir sur ce circuit :
Juan Manuel Fangio vainqueur en 1957.
Jackie Stewart en 1964
Jean Redele pilote sur 4 CV, et fondateur de la marque Alpine.
Guy Ligier en 1966 pilote sur Ford GT et plus tard concepteur de voiture
Jacky Ickx vainqueur en 1968 entre autres.
Darniche en 1968
Ronnie Petreson en 1971
Emerson Fittipaldi en 1972
Jean Pierre Jarrier en 1973 en Formule 2
Jacques Laffite en 1973
Patrick Tambay en 1973
Didier Pironi en 1974 et 1975 en formule Renault
Alain Prost en 1975 en formule Renault.
Rene Medge en 1981 et 1983 sur Rover, 1988 et 1989 sur Porsche.
Jean Pierre Beltoise en 1984
Jean Louis Schlesser en 1984 vainqueur en voitures de production
Yannick Dalmas en 1984 en Formule Renault
Jean Alesi en 1987 en Formule 3
Jean Pierre Jabouille en 1987 en superproduction.
Jean Ragnotti en 1988 en superproduction
Olivier Panis en 1989 en Formule Renault
Et bien d’autres….
Il ne reste plus grand-chose de visible des restes de ce circuit :
Une trace des escaliers d’accès aux tribunes après le virage du Nouveau Monde.
Un reste de partie goudronné avant le virage du Grésil. Toute cette portion de circuit créée en 1972 est maintenant rendue à la nature et c’est la configuration de 1950 qui est encore ouverte à la circulation.
L’emplacement des stands et tribunes sert maintenant à l’ONF de lieu de stockage de grumes.
Une stèle en mémoire des pilotes décédés a récemment été installée (2023) au niveau du parking du virage des six frères où est décédé Gerry Birrell.
Combien d’autres pilotes du « dimanche » ont malheureusement eu des accidents graves en voulant tester leurs engins autos ou motos sur la route du circuit ouverte à la circulation.
BIBLIOGRAPHIE :
A part quelques photos personnelles j’ai surtout pioché les informations et quelques photos dans les sites ci-dessous bien plus spécifiques au circuit de Rouen les Essarts :
Circuit Rouen les Essarts (circuit-rouen-les-essarts.com)
Rouen les Essarts | La gare du circuit (circuit-rouen-les-essarts.com)
Circuit de Rouen-les-Essarts — Wikipédia (wikipedia.org)
Rouen-les-Essarts • STATS F1
[Histoire] Le circuit de Rouen-les-Essarts - Circuits - racingfr.net
GC4MDED Circuit Rouen les Essarts - Les stands (Traditional Cache) in Normandie, France created by bckstreets (geocaching.com)
Retour sur l'histoire et les tragédies du circuit des Essarts (tst-radio.com)
Plus quelques autres sources dont des articles de Paris Normandie.
Commentaires
1 Patrick LE PAPE Le 02/08/2024
Une somme incroyable d'informations, pour paraitre un "intello" d'une grande connaissance particuliére de la Normandie et de son histoire.
Félicitations.
Amicalement.
2 PHILIPPE Noel Le 20/01/2024
3 DEFRAIN Le 17/01/2024
4 LEMOINE Le 17/01/2024
MERCI
Jérôme