Dès l’époque Gallo-romaine on trouve des vestiges défensifs du méandre de Rouen de la même époque que les remparts de l’oppidum d’Orival.(balises jaunes sur la carte ci-dessous)
Balises rouges châteaux médiévaux
Balises jaunes rempart gallo-romain
Et par la suite au XIIème siècle, Richard d'Angleterre plus connu sous le nom de "Richard Cœur de Lion" souhaite fortifier la Normandie qu’il possède . Car il est Duc de Normandie mais aussi Roi d’Angleterre depuis la conquête de Guillaume le conquérant .
Philippe Auguste roi de France souhaite lui récupérer officiellement le duché de Normandie.
Richard Cœur de Lion fait ainsi bâtir ou réhabiliter des châteaux forts un peu partout en Normandie. Celui de Moulineaux (plus connu sous le « Château Robert le diable ») et de la Roche Fouet à Orival (Cordonnées GPS : 49.32117N 1.01139 E ) font partie de cette série d'édifices et permettent de surveiller particulièrement la Seine en amont et aval de Rouen et les plateaux environnants.
Panorama sur la route d’Orival
Il lance donc en 1195 la construction du Château de la Roche Fouet sur un promontoire stratégique des falaises d’Orival.
Carte postale ancienne du promontoire de la Roche Fouet
Il existe des relevés de compte des sommes engagées en 1195 et 1196 pour la construction .
Il y a aussi des écrits qui confirment la venue de Richard Cœur de Lion sur le site le 20 Avril 1198 et le 13 Août de la même année.
Il décède le 6 Avril 1199 près de Poitiers d’une blessure mal soignée , il ne verra pas la fin de la construction du château .
Son frère Jean de Mortain (Jean Plantagenêt ) dit Jean sans terre lui succède . Il continue la construction et y fait une vingtaine de visites entre avril 1199 et décembre 1203. Il y séjourne parfois plusieurs jours et le lieu appelé « la vénerie » proche du château a certainement été établi à cette époque.
Jean sans terre assassine son propre neveu à Rouen le 3 Avril 1203.
Philippe Auguste le fait juger pour ce crime et il perd par ce jugement ses possessions normandes.
Ayant perdu plusieurs soutiens locaux , il regagne l’Angleterre en Décembre 1203.
Philippe Auguste réinvestit la Normandie et fait détruire beaucoup de forteresses érigées par les Ducs de Normandie. Le château de la Roche Fouet est partiellement détruit en 1203 devenant une carrière de pierres.
Restes d’une tour extérieure au Nord Est
Par la suite pendant la guerre de cent ans (de 1337 à 1453; pas fort en maths les historiens) , les anglais restaurent le château vers 1356. Une bande de « routiers anglais » auraient investi les lieux entre 1359 et 1360 et de cette base auraient pillé les alentours en rançonnant, entre autre, le trafic fluvial vers Paris. Ils quittent les lieux après rançon.
Une nouvelle destruction en 1360 entraine une remise en état en 1364. Il sera laissé à l’abandon à la fin de cette guerre.
Depuis la fin du 19° siècle des historiens essayent de faire parler ces ruines, mais aucun plan historique n’a été trouvé et aucune fouille minutieuse n’a été faite sur le site . De ce fait, les résultats des recherches ne sont donc que des hypothèses.
Ainsi Charles Brisson en 1923 donne une version d’un plan de château.
Plan du château de la Roche Fouet . musée du Savoir d’Elbeuf
Il indique sur son plan des logements , magasin , garnison, chapelle mais ces suppositions sont surtout à l’image d’autres châteaux de la région mieux documentés (Harcourt, château Gaillard..etc.)
En 2000 René Houdin, érudit local, reprend ces recherches et essaie sans autorisation de fouiller , de les confronter au terrain il en déduit un nouveau plan général.
D’après son étude la forteresse est incluse dans un trapèze dont les longueurs sont 31 et 39 mètres pour une largeur de 35 m
Il refait un plan du château et en tire une maquette.
On peut déjà s’apercevoir que le donjon a changé de côté par rapport à l’étude de C.Brisson.
Un marteau de cloche a bien été trouvé (en repère C du plan général) ce qui peut prouver qu’il y avait bien une chapelle. Mais sa localisation reste incertaine.
Pour le reste des bâtiments le peu de ruines restantes visibles ne permet pas d’interprétation sans fouilles plus précises.
Vestiges de murs
La tour Nord Est est maintenant envahie par un arbre et elle se serait effondrée sur elle-même peut-être à cause de la présence d’une salle souterraine.
Tour Nord Est
Malgré l’interdiction , des fouilleurs clandestins continuent de prospecter les lieux . Ils sont peut-être à la recherche d’un trésor dont la légende a été colportée par un garde forestier réputé aimant la « bibine ». Elle évoque l’existence d’un souterrain entre le Château d’Orival et celui de Moulineaux ( Château Robert le Diable) distant d’environ de 6 kms. Ce forestier y aurait découvert des armes et des pièces d’or. Il n’ y a bien sûr aucune preuve de son existence. Le souterrain actuellement visible permettrait de rejoindre une salle souterraine .
Quelques objets découverts aux alentours du château (surtout des morceaux de céramique) sont visibles dans les collections du musée du Savoir d’Elbeuf.
Goulot de bouteille Poterie
Morceaux de pavage
Actuellement une estrade aménagée sur les ruines du château permet de découvrir le panorama sur cette partie de la boucle de la Seine ce qui montre que le lieu de construction du château n’a pas été choisi par hasard.
BIBLIOGRAPHIE:
La forteresse médiévale de la Roche Fouet de l'origine à nos jours de René Houdin Aout 2000.
Musée du Savoir à Elbeuf.
Bulletin de la société de l'histoire d'Elbeuf N°35 pages 1-4.
htpp://forteresses2009.canalblog;com/archives/2010/01/09/index.html
http://genesaeglain.free.fr/norman_roche_fouet.htm?u0=1&u1=5&u2=5&u5=arinv&u6=00000&u7=undefined
http://orival76.free.fr/Anecdotes/Fouet.htm
http://orival76.free.fr/Presse.htm
Commentaires
1 dux Le 30/10/2022
lthierry Le 31/10/2022