En partant d’Orival , en empruntant le GR2 vous arrivez au chemin des troglodytes .
En empruntant ce chemin, on arrive à une première grotte du site de la Roche Foulon (GPS : 49,31742 N 1,00172 E) appelée la grotte de la Bourrique.
Son nom provient d’une histoire qui se serait passée à la fin du XVIII° siècle , je vous la résume car deux versions existent:
Le Père Turpin a laissé sa bourrique paître sur les hauteurs aux environs de la Roche Foulon. Ils ont retrouvé la pauvre bête à moitié tombée dans le creux de la cheminée de la grotte et ont eu bien du mal à l’en sortir.
Une vache en 1854 aurait eu la même mésaventure. Ce qui prouve une chose c’est que la forêt actuelle au-dessus des grottes était un lieu de pâture.
Les habitants cultivaient aussi de petits jardins et aussi des noix pour la teinture .
Grotte de la Bourrique Trou de la cheminée de la grotte
Le hameau troglodyte de la Roche Foulon est déjà mentionné dans des écrits de 1596 et de 1608.
Il a sûrement pour origine l’exploitation des carrières de craies.
Habitats troglodytes avant Juillet 1910.
Les restes actuels
Le dernier habitant (Jean Louis Dantan) serait décédé en 1913 et ensuite des jardins ont perdurés jusque dans les années 60 .
Actuellement on peut encore voir quelques restes de constructions :
Traces de conduit de cheminée Traces de mur, porte et trou pour les planchers
Traces d’escalier
D’après le cadastre de 1832 il y avait quatorze maisons dont un commerce présents sur les hauteurs de ce hameau.
En 2011 un projet de restauration d’un habitat et d’un jardin par une association l’APPROF a été démarré mais à ce jour abandonné.
D’après certains historiens (sans à priori de certitude écrite) l’activité drapière d’Elbeuf aurait d’abord commencé à Orival au Moyen Age.
Ce qui est sûr c’est que le nom du site "le hameau de la Roche Foulon" provient du nom de traitement qui servait à faire un bain de lavage à la laine ou au draps de laine pour les dégraisser et les rendre plus souples.
Les draps étaient foulés au pied dans des bains d’eau , d’argile à foulon et d’urine humaine (qui à cette époque était récoltée).
Certains évoquent qu’un bassin de réserve d’eau proche des habitations avait un rapport avec cette activité.
L’argile à Foulon extrait ici servait aussi aux faïenciers de Rouen .
Pour ceux qui le souhaitent, vous trouverez dans la page des randonnées une proposition de balade pour mieux découvrir ce site. (Lien: Randos en forêt du Rouvray )
Un autre habitat troglodyte plus en aval , plus difficilement accessible ,est appelé la « grotte à Marie la Qu’évre » .(quêvre : chèvre en cauchois) Nom donné à une pauvre femme vue un peu comme sorcière ou voleuse qui vivait dans cette grotte avec ses quelques chèvres et son chien. Des traces d’aménagement y sont encore bien visibles et des tags de toutes époques y sont aussi présents.
Une banquette et un visage sculpté Le foyer et le trou de la cheminée
Une mangeoire
Des anneaux creusés dans la paroi pour attacher des animaux
De tout temps les anciennes cavités ont servi de cachette. Une des grottes est appelée « carrières aux conscrits » et aurait servi de refuge à des déserteurs de l’armée napoléonienne. Elle se trouve sur le secteur entre Orival et Elbeuf
Pendant la seconde guerre mondiale certaines avaient été répertoriées par la défense passive pour accueillir les familles afin de se protéger des bombardements. Elles ont en particulier été utilisées pendant Mai 1944 lors des bombardements alliés contre le pont ferroviaire d’Elbeuf . Mais aussi du 26 au 30 Aout 1944 pendant les affrontements lors de la libération par les troupes canadiennes du secteur Moulineaux – Oissel.
Avant, d’autres avaient servi de cachettes pour ceux qui fuyaient le STO (Service du Travail Obligatoire) ou pour des cheminots réquisitionnés pour conduire des trains ou surveiller des voies qui risquaient les bombardements alliés.
Plusieurs graffitis datés témoignent encore de cette époque.
Croix de Lorraine gaulliste, faucille et marteau communiste, date de 1944
Drapeau anglais ? et date de Juin 1944
Deux autres graffitis énigmatiques dans des cavités différentes donnent des initiales avec une date du 20.8.42…mystère à essayer d’ éclaircir…..
Initiales différentes avec une même date du 20.8.42 étonnant !!
Plusieurs grottes sont encore visitées actuellement et certains y laissent des traces de leur passage, quelques-uns de ces graffitis sont anciens. Si certains restent encore déchiffrables, d’autres recouverts de calcite deviennent illisibles…certains vestiges du passé disparaissent.
De multiple graffitis dans la grotte de Marie la Qu’évre
Graffitis DUBOIS 1875 dans la CS N°1 du Roule Periga
BIBLIOGRAPHIE :
http://orival76.free.fr
Staigre J.-CL.,Audam J.-L.,Sayaret D. (2019). Patrimoine souterrain et géologique de la région d’Elbeuf (Seine normande). Spéléo-Drack, 23, 376 p.
Commentaires
1 Nicoo Le 26/10/2021