Comme déjà évoqué dans les pages concernant l’oppidum d’Orival , il existe un Fanum situé sur un promontoire du site et il est entouré de barrières de bois .
GPS : 49,3203659N / 0,9991000 E.
Qu’est-ce qu’un Fanum ? Pas sûr que la définition de Wikipédia soit parlante pour tout le monde :
Un fanum est un petit temple gallo-romain ou britto-romain de tradition indigène. Il présente un plan concentrique, le plus souvent carré ou circulaire, constitué d'une cella centrale fermée, entourée ou non d'une galerie. Il s'observe surtout dans les provinces Nord-Ouest de l'Empire romain.
Un des plus connus en France est celui d’Autun :
Fanum à Autun
Hypothèse de restitution du Fanum d’Autun
REVENONS AU FANUM D'ORIVAL.
Vue générale du sanctuaire
On peut y voir les restes de la Cella centrale, le portique autour et, au fond, les barrières de bois qui délimitent approximativement l’espace sacré (le Péribole).
Il a déjà été fouillé par Léon de Vesly vers 1901 et a fait l’objet d’un plan et d’ hypothèses de restitution .
Le fanum se compose :
D’une Cella centrale qui était le lieu sacré réservé à l’oracle qui était le "prêtre" chargé de vénéré le Dieu ou Déesse auquel le fanum était dédié.
Elle était entourée d’un Portique où les adorateurs déambulaient à priori.
Le Fanum d’Orival présente la caractéristique d’une fondation dans la Cella qui peut-être servait à créer une cache (Sacraire) à l’Oracle ou de présentation de statue du dieu vénéré.
Le petit temple avait ses murs intérieurs et extérieurs peints . Cela a été prouvé par la récupération de morceaux d’enduit colorés en rouge avec des listels jaune clair, verts et bleu noir.
Hypothèse de restitution par Léon de Vesly vers 1903.
Traces des restes de la Cella et du portique
Traces des restes de la Cella et peut-être du seuil
D’après les fouilles de Léon de Vesly ce Fanum serait un sanctuaire du Haut-Empire du 1° au 3° siècle ap JC.
Des fouilles plus récentes de 2012 à 2014 sur l’oppidum confirmeraient ces dates.
Le site aurait été abandonné vers le 3°ou 4° siècle sûrement suite à l’importance croissante de Rotomagus (Rouen).
Photo tirée de Rapport de fouilles de C.BASSET
Léon de Vesly a répertorié sur le site des tessons de poterie noirs (vase), un col de petite fiole en verre , des clous, des restes de charbon, une monnaie, un petit bronze de Tétricus (270 à 273 ap J.C). Un crochet de gouttière a aussi été trouvé ce qui prouve que les techniques de constructions romaines se sont adaptées à la pluviométrie de la région.
Les fouilles plus récentes ont trouvé des éléments métalliques (clous, crochet ou lame..) et aussi des morceaux de céramique dont certains de type sigillée (poterie de terre rouge) qui est typique de l’époque gallo-romaine.
Dans les années 1990 il était encore possible de trouver des traces de tuiles gallo romaines sur le site :
Tuiles gallo-romaines et restitution de montage
Il est envisageable et cela a été prouvé lors de fouilles de l’abbaye St Georges de Boscherville qu’il y ait au-dessous de ce fanum des restes de temple plus ancien .Il est possible qu’à l’époque gallo-romaine on ait voulu resacraliser ou reconstruire un lieu de dévotion avec les nouvelles croyances romaines . Cette méthode a été reproduite ensuite par l’évangélisation chrétienne qui a repris à son compte des lieux de culte dit païens.
Seul des fouilles plus approfondies pourraient lever cette hypothèse.
Pour finir et prendre un peu de hauteur une vue de drone prise en Janvier 2022 ou l’on voit les restes de la cella une partie du mur du portique.
Le site a été fouillé :
par Léon de Vesly vers 1901
Par Louis Deglatigny en 1925
R . Houdin 1999-2001
C. Basset, T Lepert 2012-2013-2014
Bibliographie:
Bulletin de la commission des antiquités de la Seine Maritime 1901 Page 296- 298
Bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques année 1902 Page 684-696.
Livre les FANA ou petits temples gallo romains de la région Normandie de Léon de Vesly page 78-83
Notice archéologique sur les forêts du Rouvray et de la Londe. Page 11-12
Les sentiers pédagogiques d’Orival.
Laissez-vous conter l’oppidum d’Orival par la Crea .
Collection histoire d’agglo N°29
Rapports d’opération archéologique de Célia Basset 2012 page 61,62
Rapports d’opération archéologique de Célia Basset 2014 page 17, 251
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