Carrières au dessus de St Georges d'Orival
En complément de la page « les carrières de craie » de ce site (voir lien :Les carrières de craie ), je vous propose cette page qui évoque les cavités qui se trouvent au-dessus de l’église St Georges d’Orival qui sont sur le domaine publique et plus accessibles.
Il y a sur la page « rando historique en forêt la Londe Rouvray » une proposition de parcours avec des commentaires qui sont repris dans cette page. Lien de la page rando : Randos en forêt du Rouvray
Mais pour ceux qui n’aiment ou ne peuvent pas crapahuter en forêt, vous trouverez ci-dessous des informations sur ces anciennes carrières creusées par l’homme.
Voici une carte évoquant les cavités qui ont été recensées.
Pour accéder au sentier des roches, le plus simple est de monter par le chemin de croix de l’église St Georges d’Orival ou prendre par la sente Tourniole (lien de la page randos : Randos en forêt du Rouvray).
A partir du point GPS : 49.30726N / 0.99284E), on commence par la partie où se trouvent les anciennes carrières de craie (repère 1 bleu sur la carte).
Il reste la trace d’une ancienne entrée encore visible. Cette grotte est aussi répertoriée sous le nom de la « carrière aux conscrits » qui aurait servi de cache à deux conscrits déserteurs en 1800. Mais vue la configuration du lieu, cette localisation n’est pas certaine.
Au point (GPS : 49.30776N / 0.99299E) on peut voir la carrière répertoriée CS2 du Sentier des Roches avec un effondrement interne.
Un peu plus loin on arrive à une petite cavité étrange appelée « grotte sculptée » (GPS : 49.30821N / 0.99305E).
Cette petite cavité a été sculptée pour faire une sorte de chapelle.
Au centre on peut supposer un autel avec au-dessus un fronton orné de têtes sculptées.
Sur le côté il y a des niches décorées qui ont été creusées.
Une des niches semble représenter un petit singe. Dans les églises, ce genre de symbole s’appelle un marmouset. Ce nom est ainsi utilisé pour le portail sud de l’église St Ouen de Rouen.
Cette chapelle aurait été sculptée par l’ancien propriétaire du terrain, Mr Blactot vers 1876 d’après des archives.
Plusieurs traces de passages ont été gravées sur les parois.
Une autre carrière se trouve au-dessus (GPS : 49.30824N / 0.99298E) repérée CS3.
Cette cavité a servi de cache et de refuge pendant la seconde guerre mondiale.
Plus loin sur le chemin on arrive à la grotte nommée « la grotte aux deux trous » (GPS : 49.30844N / 0.99331E).
ATTENTION : Même s’il est tentant d’entrer pour visiter cette cavité. Ne tentez pas cette escapade car il y a plusieurs fissures sur le plafond et sur les piliers de soutènements laissés par les anciens carriers qui présagent d’effondrements imminents…
Depuis l’entrée on peut y voir un bloc effondré qui, selon la légende, aurait écrasé une femme et un enfant dans son landau.
Comme le montre cette carte postale cette carrière était assez célèbre.
On peut voir que la forêt n’avait pas encore envahi les lieux car avant ces coteaux servaient de pâtures aux animaux domestiques (moutons, ânes…).
Dès l’entrée on peut voir plusieurs symboles religieux gravés sur les parois.
Avant, une retraite aux flambeaux depuis l’église St Georges se dirigeait vers cette cavité pour y célébrer la messe de minuit (24 décembre). Cette tradition a perduré jusqu’en 2020.
Il y a quelques années j’ai pu y photographier certains des graffitis laissés dans cette carrière. Un des plus anciens date de 1740. Il a été en partie effacé volontairement. Mais avec les brides du texte on peut supposer qu’il évoque la persécution des protestants à cette période. En 1685, la révocation de l’édit de Nantes a entraîné une interdiction du protestantisme en France avec son cortège de persécution pour ses pratiquants…
D’autres graffitis ont été laissés par des aventuriers d’un jour.
Le nom de Blin parmi ces 3 « potots » a sûrement un rapport avec les célèbres manufacturiers de draps d’Elbeuf.
Un Autrichien serait aussi passé par là.
Un autre graffiti plus intriguant.
Un certain Maurice Quesné est né à Elbeuf en 1894.
Plusieurs carrières autour d’Orival ont aussi servi de cachettes, de refuges ou d’abris à différentes périodes, entre autres pendant les bombardements de la seconde guerre mondiale.
Le chemin amène à une autre entrée de la grotte, elle aussi interdite en parti à cause de la faille d’entrée bien visible.
Plus loin (GPS : 49.30879N / 0.99363E) on peut voir toute la partie qui s’est effondrée en mai 2021. C’est à peu prés le volume d’une maison avec étage qui s’est effondré d’un coup.
Et d’autres mouvements de roche sont encore à prévoir.
Plus loin on découvre une autre entrée de cavité qui communiquait avec « la grotte aux deux trous » (GPS : 49.30906N / 0.99360E)
Ensuite au point (GPS : 49.30928N / 0.99377E) on passe sous le porche d’une autre grande carrière repérée 7
C’est surtout sur cette cavité que l’on peut voir le travail des carriers qui extrayaient des blocs de calcaire sur plusieurs étages.
Des graffitis anciens ont aussi été gravés sur ses parois.
En poursuivant le chemin on peut voir une grotte qui elle n’est pas une carrière mais une ancienne cavité naturelle creusée par l’eau appelée la « grotte du Trou d’Enfer » (GPS : 49.3096N / 0.9940E).
Au point (GPS : 49.31112N / 0.99456E) on arrive à une borne où on a un panorama sur le centre-ville d’Orival et le pont ferroviaire qui traverse la Seine.
Toute cette partie de la ville d’Orival a particulièrement été bombardée pendant la seconde mondiale surtout au moment du débarquement allié. Ceci explique que ces grottes toutes proches aient servi d’abris.
Certains anciens entrepôts souterrains du port Dufour creusés en contrebas ont eu aussi cette fonction (indiqués en bleu sur la carte)
BIBLIOGRAPHIE :
Staigre J.-CL.,Audam J.-L.,Sayaret D. (2019) Patrimoine souterrain et géologique de la région d’Elbeuf (Seine normande). Spéléo-Drack, 23, 376 p.
La Défense passive Rouen et son agglomération 1939-1945 Daniel Noreux.
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