Le château Robert le Diable
Le château Robert le Diable, visible de l’autoroute A13, est sûrement le site historique le plus connu de la forêt la Londe Rouvray.
Le Château avant 2007
Les légendes autour du nom de Robert le diable :
Une des légendes de Robert le Diable date du 12° siècle, en voici un résumé :
Une femme nommée Indre, épouse de Aubert, duc de Normandie, n’arrive pas à avoir d’enfant. Elle implore le diable pour l’aider et donne naissance à un garçon qui sera nommé Robert.
Il est un enfant méchant et colérique et devenu chevalier par son père, prend la tête d’une bande de brigands qui terrorisent les alentours. On le surnomme Robert le Diable.
Un jour Indre sous la menace de son fils lui avoue l’origine de sa naissance.
Pour être pardonné de ses méfaits, Robert va à Rome et rencontre le Pape qui l’envoie auprès d’un ermite. Celui-ci lui donne comme pénitence de faire le fou, de rester muet et de partager la pitance des chiens.
Robert est exemplaire dans sa pénitence et devient bouffon à la cour de l’empereur de Rome. Il affronte incognito des pillards qui menacent Rome. L’empereur promet la main de sa fille au valeureux chevalier inconnu.
Robert est reconnu , mais malgré la levée de la pénitence, il préfère se retirer et devenir ermite jusqu’à sa mort.
Dans cette légende, les dates et la véritable identité des personnages restent historiquement indéterminées.
Pour plus de détails sur cette légende je vous conseille le site ci-dessous :
La Piterne : contes, légendes de Normandie (free.fr) : http://la.piterne.free.fr/textes/rld.html#resume
Une autre légende, peut être un peu plus proche de l’histoire, raconte que Robert est le Fils de Richard II, Duc de Normandie et roi d’Angleterre. Robert a un tempérament violent et colérique. Il résidait souvent au château de Moulineaux d’où il partait faire des brigandages aux alentours. Il est soupçonné d’avoir aussi empoisonné son frère ainé pour prendre le pouvoir. Le Robert le magnifique est donc aussi appelé Robert le Diable. Lors d’une expédition près de Falaise, il rencontre la fille d’un tanneur nommée Arlette. La jeune femme n’étant pas noble, il emmena la jeune femme sans se marier officiellement (à la danoise). De cette union naquit Guillaume le Bâtard, plus connu sous le nom de Guillaume le Conquérant. Robert pour la pénitence de ses crimes partit en croisade à Jérusalem où il y mourut.
Rencontre de Robert et Arlette (musée de cire)
En réalité on ne sait pas vraiment qui est ce Robert le Diable
La plus répandue des légendes prétend que ce serait Robert le Magnifique , Duc de Normandie de 1027 à 1035 et père de Guillaume le Conquérant.
Ou encore que le château appartiendrait à Robert-Courte-Heuse , fils illégitime de Guillaume le conquérant.
Le nom de Robert II de Bellême , seigneur normand connu pour sa cruauté est aussi évoqué.
Ces légendes ont continué à rayonner au fil du temps et ont servi de sujet à un opéra en 1831, à une œuvre pour piano écrit par Franz Liszt , à des poèmes et des peintures à Palerme, à Londres et bien sûr à Rouen .
Elles ont également été utilisées pour le nom d’une bière et même pour une publicité pour Liebig.
Publicité de Liebig tirée de l’opéra Robert le Diable
L’histoire du lieu :
Ce château médiéval est installé sur un lieu stratégique pour la surveillance et la défense de la boucle de la Seine où se trouve Rouen.
C’est le pendant du château de la Roche Fouet (lien vers la page: Le château de la Roche Fouet) situé à l’opposé de cette boucle de la Seine.
Des traces de vestiges gaulois et gallo-romains (cimetière avec vases cinéraires découverts lors du remblaiement des douves en 1855 ) montrent que le lieu était déjà important à cette époque. Le lieu est aussi assez difficile d’accès et d’après des fouilles on suppose qu’un camp romain fortifié occupait déjà cet endroit qui offre un panorama étendu.
Le premier texte qui mentionne une forteresse à Moulineaux date de 1180.
On suppose sans réelle preuve que sa fondation date de Richard Cœur de Lion.
On sait que Jean sans Terre frère de Richard Cœur de Lion fait faire des travaux au château de 1200 à 1203, Il le fait en parti détruire en 1204 pour ne pas le laisser à Philippe Auguste qui reprend la Normandie .
Une maquette réalisé en 1982 à partir d’archives donne une possible restitution du château au moyen-âge .
Hypothèse de restitution datant de 1982.
Il est réparé au 14° siècle. Pendant la guerre de cent ans il passe d’un camp à l’autre.
Il est à nouveau détruit en 1418 pour éviter que les anglais l’ utilisent contre Rouen.
Plus récemment :
C’est au 18° siècle que le château de Moulineaux prend le nom de « Château Robert le diable »
Les premières fouilles sont réalisées vers 1758 et permettent de dresser un plan du château.
En 1871 les ruines ont été le théâtre d’une bataille féroce entre français et prussiens qui se sont disputés ce lieu stratégique pendant plusieurs jours. (lien vers la page : La guerre de 1870-1871)
En 1903 la famille Cosserat propriétaire du château engage des travaux de rénovation par le biais d’un architecte, Lucien Lefort, disciple de Viollet-le-Duc.
Le Château au début du 20° siècle
Le site est classé en 1935 et devient un lieu de promenade très prisé avec le village de la Bouille, tout proche.
Pendant la seconde guerre mondiale le château est pillé.
En 1950 Roger Parment (journaliste et maire de Moulineaux) engage avec la famille propriétaire un aménagement pour construire une buvette, un mini-golf , un bâtiment de style nordique abritant un drakkar …
Bâtiment de type nordique
Le Drakkar
On pouvait y voir également un musée avec des personnages de cire qui évoquait l’histoire des débuts de la Normandie.
Le musée de cire : l’arrivée des vikings
Ce musée était visitable jusqu’en 2003.
Suite à un incendie, l’agglomération rachète le château en 2007 et lance des travaux de restauration de 2009 à 2013. Un chantier de réinsertion a permis de consolider et protéger les ruines .
Il a été ajouté sur l’angle de la première pile des restes du pont levis une sculpture d’un petit diable pour rappeler la légende.
On peut actuellement longer les abords du château où un parcours explicatif sur ces ruines a été installé.
Ci-dessous une vue de la cour intérieure visitable en été depuis 2022. Le bâtiment nordique, son drakkar et le musée ont été démontés.
Il existe sous cette cour un réseau de souterrains dont on peut voir les grilles de sorties donnant sur les fossés. Mais aucun ne communique avec le château de la Roche Fouet comme colporte une légende populaire.
Un projet de réaménagement a été lancé par la métropole en 2022 pour permettre de nouveau l’ouverture de la cour intérieure aux visiteurs.
Il est donc possible en été de visiter les douves et la cour intérieure. De plus la société Explor Games a créer un jeu sur tablette pour explorer de façon ludique le château …Une bonne idée de visite pour les familles avec enfants…Les passionnés d’histoire peuvent toujours lire les panneaux explicatifs pour plus d’informations…
Ci-joint un lien pour découvrir le jeu :
Vivez un Explor Games® au Château | Métropole Rouen Normandie (metropole-rouen-normandie.fr)
BIBLIOGRAPHIE:
Les panneaux explicatifs sur le site.
Site : http://la.piterne.free.fr/textes/rld.html#resume
Document « à la découverte de la trame verte pays d’Elbeuf Orival . La Londe »
« La Seine Inférieure historique et archéologique » de l’abbé Cochet.
Wikipédia.
Archives départementales de Seine maritime
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