Les voies romaines en forêt la Londe Rouvray

Il existe au moins deux « voies romaines » principales qui traversent la forêt la Londe Rouvray et qui rejoignent Rouen par le Sud.

Rotomagus (Rouen à l’époque gallo-romaine) était une ville très importante de la grande province de la Gaule Lyonnaise et était donc desservie par un réseau routier important.

La voie de Rouen (Rotomagus) vers Caudebec les Elbeuf (Uggate) : en vert sur le plan.

Cette voie conduisait de Rouen à Paris en passant par Evreux et Dreux. Mais elle desservait aussi, par une bifurcation, une autre voie vers Orléans, le Mans et Tours.

Des textes antiques évoquent cette voie et Mr le Prévost dès le XIX° siècle propose un tracé. Mais c’est surtout Léon de Vesly vers 1902 qui commence sérieusement à documenter ses découvertes sur le sujet. Il propose une carte où figure son tracé.

Le départ de Rouen se faisait par le « carrefour sacré » qui était à l’emplacement de la cathédrale actuelle. On prenait la rue « grand pont » et la traversée de la Seine se faisait par un pont de bois appelé le « pont Mathilde », datant du XI°, qui a été remplacé par le « pont Boieldieu » actuel.

Elle traversait le faubourg St Sever par l’actuelle rue d’Elbeuf.

Elle part de façon rectiligne vers la forêt en suivant approximativement l’actuelle avenue des Canadiens et la N138 jusqu’aux Essarts.

Après le « clos Samson » aux Essarts l’ancienne route traverse la forêt. J’ai pu la suivre en partie.

Au début c’est surtout de vagues restes de talus que l’on peut voir.

Vers 1902 Léon de Vesly avait étudié ces vestiges. Ce type de voie est un « chemin haussé » dont le sommet variait entre 0.80 m et 1.2 m au-dessus du sol. Il en avait étudié une coupe.

Lors de ces fouilles il a été trouvé que la voie avec ses accotements pouvait atteindre 9 m de large.

En 2012 avant la construction d’un nouveau lotissement au « Clos Samson » une fouille avec trois sondages a été faite sur cette voie. La largeur de 8 à 10 m avec des fossés bordiers a bien été confirmée. On suppose, grâce au relevé LIDAR de 2010 que la voie pouvait atteindre 28m de large à certains endroits.

C’est avant d’arriver au Talweg (GPS : 49.32627N, 1.000993E) qui débouche vers l’entrée nord de l’oppidum d’Orival (lien vers la page : L'oppidum d'Orival ) que cette voie est la plus visible.

Dans cette partie la voie devient un chemin creux qui mesure 8 m de large environ.

Elle arrive au pied de L’oppidum et rejoint le « nouveau monde ». Ensuite elle remonte sur le plateau vers l’ancien Pavillon et redescend vers Elbeuf par le côté Saint Auct. Le nom de « chemin de Rouen » à cet endroit indique sûrement l’ancien tracé de cette voie romaine.

A Elbeuf, elle passait près de l’église actuelle St Jean et se dirigeait vers Notre Dame de Caudebec les Elbeuf. Cette portion de route a longtemps été appelée la « vieille chaussée ».

La voie de Brionne (Breviodurum) à Rouen (Rotomagus) : en orange sur le plan.

Je n’ai pas trouvé beaucoup de documents concernant cette voie. Mais elle serait encore plus ancienne que la précédente. Ces voies que l’on qualifie de romaines ont parfois des existences plus anciennes et les romains en envahissant la Gaule en ont récupérés certaines en les améliorant.

Celle-ci partant de Brionne devait passer près de Bourgtheroulde. Elle longe ensuite la D438 et traverse la forêt pour arriver à Moulineaux. Elle longe le méandre de la Seine en traversant Grand Couronne et Petit Couronne en suivant l’actuelle D3. On sait qu’elle empruntait la rue de la République à Grand Quevilly et se poursuivait par la Rue Rouget de Lisle à Petit Quevilly. Elle arrivait au Quartier St Sever et permettait de rejoindre la rive droite de Rouen soit par bateau soit par l’unique pont de bois de l’époque, comme la voie précédente.

Il est encore possible de suivre une partie de cette voie en Forêt. Le départ se trouve à gauche de la petite route qui va au restaurant « Au Rendez-vous D’Chasse ». On peut la suivre en arrivant assez proche de « l’aire des plains St Martin ».

Au départ (GPS : 49.33339N, 0.91787E) les restes de la voie montrent un chemin encaissé entre deux talus bien marqués.

Au point P3 sur la carte on voit bien ce chemin qui monte entre deux talus.

Au point P6 le chemin s’élargit et il reste un bombement au centre de la voie entre les deux accotements.

C’est au point P8 (GPS : 49.32893N 0.9099762E), juste avant le croisement avec un chemin actuel, que les restes sont les plus spectaculaires.

Le talus central est très marqué avec une hauteur de plus de 1m50 entre deux fossés. Sur la photo le talus central a été en partie détruit : peut-être les restes d’un ancien sondage de fouille.

Après le point P8 la végétation est trop dense pour suivre la voie, mais à quelques dizaines de mètres plus loin on retrouve un passage assez plat entre deux accotements au point P9.